Evaluer mon degré de dépendance
Pour les personnes qui ont une dépendance physique et/ou psychique consécutive à une perte d’autonomie, ils peuvent recourir à une aide financière : l’APA, l’Allocation personnalisée à l’autonomie. Mais tout dépend du degré de cette dépendance. Pour le déterminer, on a besoin d’une grille d’évaluation. Elle s’appelle la grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupe Iso Ressources). C’est au cours d’une visite au domicile du demandeur qu’une équipe médicosociale des services sociaux du Département va déterminer son niveau d’autonomie.
Qu’est-ce que la grille permet d’évaluer ?
Ce sont les médecins de la Société française de gérontologie, les médecins de la Sécurité Sociale, tous aidés d’informaticiens, qui élaborent la grille AGGIR. Pour cela, ils observent si le demandeur peut encore exercer des activités seul, ou s’il faut l’intervention d’un personnel aidant et soignant.
On va ainsi analyser les actes de sa vie courante pour établir sa dépendance. Pour cela il faut observer 10 variables dites « variables discriminantes » qui composent la grille AGGIR.
On étudie alors :
- La cohérence : c’est-à-dire comment converse, se comporte de façon logique et sensée une personne,
- L’orientation : comment se repérer dans le temps et l’espace,
- La toilette : si la personne se lave convenablement,
- L’habillage : si l’adulte arrive à s’habiller seul, et à se déshabiller,
- L’alimentation : c’est-à-dire se servir et manger des repas préparés,
- L’élimination : si le demandeur est incontinent (urinaire, anal),
- Le transfert : se lever, se coucher, s’asseoir,
- Le déplacement à l’intérieur, avec ou sans canne, ou avec un déambulateur ou fauteuil roulant,
- Le déplacement à l’extérieur : dans la rue, s’il faut une aide pour se déplacer,
- La communication à distance : si la personne sait utiliser le téléphone, une sonnette.
En savoir plus
La grille AGGIR se compose aussi de 7 autres variables dites « variables illustratives ». Elles permettent d’évaluer les activités propres à une vie autonome. Comme :
- La gestion (gérer ses propres affaires, son budget, ses biens),
- La cuisine (préparer ses repas et les conditionner pour être servis),
- Le ménage (effectuer l’ensemble des travaux),
- Le transport (prendre et/ou commander un moyen de transport individuel ou collectif),
- Les achats (acquisition directe ou par correspondance),
- Le suivi du traitement (savoir se conformer à l’ordonnance du médecin),
- L’activité de temps libre ( si la personne a des activités sportives, culturelles, sociales, de loisir ou de passe-temps).
Les différentes variables sont scrupuleusement analysées par un médecin pour évaluer le demandeur. 3 choix s’offrent à lui :
- Si la personne fait une activité spontanément seule, habituellement et correctement (A),
- Si elle le fait partiellement, ou non habituellement, ou non correctement (B),
- Ou si elle ne le fait pas (C).
La notion « seule » implique une spontanéité de la part de la personne. Elle exclut l’incitation ou la stimulation de la part de quelqu’un d’autre. Ces variables permettent une distinction très nette des individus selon trois modalités : forte perte d’autonomie, perte d’autonomie partielle et pas de perte d’autonomie. La grille AGGIR n’est pas un questionnaire. Ce qui accroît la liberté d’appréciation du médecin évaluateur à propos des dépendances de l’intéressé.
Quels sont les résultats ?
La grille AGGIR est traitée informatiquement afin de pouvoir évaluer les variables. De ces variables, on va pouvoir dégager six groupes appelés Groupes iso ressources (GIR). Ils déterminent le niveau de dépendance et d’autonomie d’un demandeur. Voici ces groupes.
- Le GIR 1 comprend les personnes âgées confinées au lit ou au fauteuil, dont les fonctions mentales sont gravement altérées et qui nécessitent une présence indispensable et continue d’intervenants ;
- Le GIR 2 concerne les personnes âgées confinées au lit ou au fauteuil, dont les fonctions intellectuelles ne sont pas totalement altérées et dont l’état exige une prise en charge pour la plupart des activités de la vie courante. Ce groupe vise aussi les personnes âgées dont les fonctions mentales sont altérées, mais qui ont conservé leurs capacités à se déplacer ;
- Le GIR 3 réunit les personnes âgées ayant conservé leur autonomie mentale, partiellement leur autonomie locomotrice, mais qui ont besoin quotidiennement et plusieurs fois par jour d’être aidées pour leur autonomie corporelle ;
- Le GIR 4 intègre les personnes âgées n’assumant pas seules leurs transferts mais qui, une fois levées, peuvent se déplacer à l’intérieur de leur logement. Elles doivent parfois être aidées pour la toilette et l’habillage. Ce groupe s’adresse également aux personnes âgées n’ayant pas de problèmes locomoteurs mais devant être aidées pour les activités corporelles et pour les repas ;
- Le GIR 5 comporte des personnes âgées ayant seulement besoin d’une aide ponctuelle pour la toilette, la préparation des repas et le ménage ;
- Le GIR 6 réunit les personnes âgées n’ayant pas perdu leur autonomie pour les actes essentiels de la vie courante.
Pour bénéficier de l’APA, l’Allocation Personnalisée à l’Autonomie, le demandeur doit faire partie des groupes 1 à 4.
> Voir la grille AGGIR.